Un départ catastrophique
Bon, cette fois, j'ose raconter ma mésaventure du jour où j'avais décidé d'entamer mon trek. Mais je ne men vanterai pas. Comme départ, il y en a des mieux réussis. Bref, cherchant à sortir du métro d'Athènes qui devait me permettre d'éviter la circulation anarchique de la ville, incapable de trouver un ascenseur, j' emprunte l'escalier roulant avec mon vélo lourdement chargé. Mal m'en à pris, à mi-parcours, le vélo dévale les marches en m'emportant. Arrêt de l'escalier, précipitation autour de moi, ordre de ne pas bouger. J'essaie de dégager mon pied, et vlan ! Un mastodonte m'empoigne si vigoureusement que je ne peux que me soumettre, tandis que sa collègue tente de désarmer mes velléités de révolte par un charmant sourire. C'est alors qu'un élève infirmier, je suppose, appuie sur mon tibia comme un forcené pour contenir l'apparente hémorragie et m'entoure le mollet de papier essuie-tout. Puis, on me transporte dans une chaise roulante à travers les couloirs, attaché comme si j'avais l'intention de m'échapper, le Samu arrive, fait un nouveau pansement et appelle une ambulance qui, quelques instants plus tard, me mène sur une civière à l'hôpital, malgré mes réticences car je voulais enfin commencer mon trip sans me laisser intimider par des bleus et des gouttes de sang. Aux urgences, la prise en charge est des plus sérieuses : prise de sang, radiographie des jambes, échographie de l'abdomen pour finir par me faire deux points de suture à la jambe droite. Ouf, je suis libéré et je peux enfin me lancer dans le tour que j'ai planifié depuis plusieurs semaines. Le soir, je suis loin d'Athènes, près de Corinthes.
Suite : dix jours plus tard, il faut m'enlever les points, et ce n'est pas simple. À l'hôtel, on me recommande d'aller à l'hôpital américain, soit disant tout proche, en réalité à trois quart d'heure de marche. Et là, j'essuie un premier refus pour une raison que je n'ai pas comprise. Seconde tentative à l'hôpital Mère Teresa, même refus. De retour à l'hôtel, le gérant propose de m'accompagner à un dispensaire. Et là, surprise, il me demande de ne pas prononcer un mot et de faire comme si j'étais sourd-muet, mais aussi un albanais, le gérant me lançant des clins d'oeil complices car je joue le jeu et le nom qu'il déclare est le sien ! Et l'infirmière qui me parle me regarde d'un air ahuri ! Mais tout cela pour rien : elle trouve que les fils sont incrustés et que seul un chirurgien peut les enlever. Dernière tentative,
nous allons à l'hôpital universitaire, cette fois, j'ai le droit de parler au médecin qui retire les points contre un modeste bakchich.
Maintenant vous savez tout sur cette mésaventure qui finalement m'a fait bien rire. En photo, le transport en ambulance.