Greecebiketour

Cette fois, le voyage a pris fin ! Les dernières étapes n'ont pas été celles prévues initialement. En effet, pressé par le temps, j'ai d'abord renoncé à passer par le nord de la Croatie, d'autant plus que la traversée à vélo de Rijeka et Trieste m'a été très vivement déconseillée par plusieurs cyclistes rencontrés qui en avaient fait l'expérience. Alors, j'ai opté pour la traversée de l'Adriatique en ferry de Split à Ancona. Ce fut un assez confortable trajet de nuit jusqu'en Italie, où j'ai repris le vélo à destination de Rimini puis Bologne. Mais ce ne fut pas vraiment un régal ! 

On vante souvent cette côte renommée pour l'accueil des vacanciers, mais quelle déception ! Imaginez, d'un côté de la route, le ciel brumeux, la mer grise, une suite de plages vides dans l'attente des estivants et de l'autre côté, une succession ininterrompue de villas et immeubles aux volets fermés ! Désespérant ! Et puis, la pluie s'est mise rapidement de la partie. Le plaisir du voyage s'est évanoui progressivement mais inexorablement ! Avec obstination, je voulais dans un premier temps résister aux obstables, à la pluie qui me transperçait, à la laryngite qui avait éteint ma voix, au frôlement des voitures et camions qui me glaçaient le sang, au vacarme des klaxons. De plus en plus, le paysage se fondait dans la brume et je sentais la fièvre me gagner. Alors, non, à quoi bon tous ces efforts ! je ne suis pas maso à ce point. A Bologne, je décidai de finir mon périple en train ! Ce que je n'avais jamais imaginé auparavant ! L'idée première était de prendre un Flixbus qui pouvait me déposer à Nice. Mais le guichetier m'opposant un refus en ce qui concerne mon vélo, j'attendis l'arrrivée du bus et négociai avec le chauffeur la prise en charge de mon vélo. Sauf qu'il me fallait encore acheter le billet, retour au guichet, attente derrière une dame qui n'arrêtait pas de changer de dates, et quand, muni du billet je me précipitai sur la quai départ, je ne pus que constater que le bus n'était plus là. Je suis alors reparti sous la pluie vers la gare et ai confié mon sort à Trenitalia, si bien que deux changements et huit heures plus tard, je me suis retrouvé à Vintimille où ma tendre Odile m'attendait. Et maintenant un peu de calme avant de forger de nouveaux projets ! PS : en photos, dernière vue de Split, le ferry, les plages désertes de la côteentre Ancône et Rimini

Sur le précédent message, j'ai présenté des vues de la ville de Split avec ses monuments et édifices. Mais j'ai bien sûr prêté attention aux gens, si attentionnés et sympas, même s'ils n'apparaissent pas très expressifs au premier

abord. Donc, voici quelques photos, certaines prises au marché. 

Me voici à Split, deuxième ville de la Croatie.  Et je m'y plaîs

tant que je vais y passer trois  nuits ! Ici, rien de commun avec Dubrovnik,  cette sorte de Disneyland, cette réserve de belles pierres offertes aux touristes. Split, ce n'est pas un décor, c'est une vraie ville, habitée par de vrais habitants, avec des visiteurs bien sûr, mais pas des envahisseurs. Construite dans et autour du Palais de l'empereur romain Dioclétien, elle a su garder son authenticité. Je me suis déjà  baladé  de longues heures dans la vieille ville, ses ruelles pavées, ses places colorées, ses marchés de fruits et légumes locaux, son musée Mestrovic, élève de Rodin,  et juste à côté  sa promenade en bord et mer et son port. Tout cela dans une tranquille agitation. 

Incroyable  ! J'ai parcouru  dans la journée les 280 km qui séparent les deux villes ! Mais je  dois avouer que, j'étais non pas assis sur la selle de vélo, mais dans le  fauteuil confortable d'un speed boat qui relie Dubrovnik à Split, j'ai finalement cédé à la tentation de la facilité,  effrayé à l'idée de devoir affronter à nouveau montagnes et collines des côtes dalmates (Je commence,  il est vrai,  à sentir mes jambes un peu  raides). Et puis, la pluie annoncée pour les jours suivants m'ont rappelé que je ne suis pas insubmersible. À peine sorti du port, le catamaran s'est élancé,  à pris sa  vitesse de croisière, s'est faulilé entre une multitude d'îles arides, balançant d'un port à un autre, ceux de Korita, Korkula, Hvar et Milna pour enfin rentrer dans celui de Split. Les jambes sont maintenant reposées

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et la fatigue oubliée. 

Oui, on ne m'a pas menti, la ville est vraiment très très  belle, son cadre magnifique.  Mais on ne manque pas menti non plus en affirmant que l'afflux touristique est aussi très très exceptionnel et ...

insupportable,  pour moi en tous cas. Je m'y suis longtemps baladé,  en observant la ville et aussi.... ses visiteurs !

Dès potron-minet, c'est rare et ça mérite d'être souligné,  je traverse Kotor qui s'éveille et je reprends le chemin longeant cette si belle ria, puis un ferry me mène sur la route en direction de la Croatie. Une très longue côte sépare les deux pays, comme si je devais passer un examen d'aptitude pour entrer dans l'UE. Et puis, le calvaire jusqu'aux abords de Dubrovnik, car sur une route très fréquentée,  camions, bus et voitures s'ingénient à  me frôler tout en klaxonnant. Heureusement que j'ai

retenu le conseil du Toulousain cycliste qui m'avait indiqué qu'on pouvait passer au-dessus d'une barrière de sécurité pour emprunter une ancienne route absolument tranquille et magnifique.  Et c'est vrai,  en prime,  la vue de l'arrivée sur Dubrovnik est renversante. 

Par une route étroite,  j'arrive à  Kotor,  la ville la plus célèbre de ce qu'on appelle "les bouches de Kotor"", en réalité  une profonde baie de la mer Adriatique,  formée de quatre golfes surplomblés par d'austères montagnes abruptes. Après avoir goûté le calme de ce parcours solitaire, quelle déconvenue  de me retrouver au milieu d'une foule de touristes débarquant de trois paquebots et se répandant dans la petite ville. Heureusement,  l'escale ne dure que quelques heures, la vie reprend alors son cours paisible. Ce qui me permet d'arpenter tranquillement  les ruelles, de grimper à la forteresse et de rencontrer des gens. D'abord un Toulousain, cycliste lui aussi, qui se rend à  Istanbul,  puis un  couple de Marseillais, plus originaux , car ils marchent depuis trois mois en direction d'Athènes. Et enfin des Monténégrins avec qui je  dicute en buvant dans la soirée bières (au pluriel) et slivovitz. Au petit matin, je poursuis la visite de cette ria magnifique  jusqu'à Perast. Après  avoir longé la mer sur un chemin désert, je retrouve les touristes qui en font le tour en bateau promenade.  Bon, je devais quand même  m'y attendre, je ne peux pas être le seul

à profiter de cette si belle région !

Une vieille ville à découvrir absolument, mais hors saison touristique. Ici, les visiteurs semblent véritablement attendus, partout des magasins de souvenirs, de cartes postales, des terrasses de bar ou de restaurant, des boutiques inutiles attendent les futurs clients. Heureusement le pouls de la vie commerciale  bat au ralenti. Et là, on peut vagabonder dans les ruelles à l'ombre de belles maisons aux pierres blanches, visiter presque en solitaire la citadelle qui domine la vaste baie de Budva. Un tour à vélo  me mène au monastère Praskvica  puis à Sveti Stefan, une petite île reliée à la terre par un pont qui enjambe la mer. Toutefois cet ancien village de pêcheurs est devenu un complexe touristique. Magnifique de l'extérieur, mais fermé aux visiteurs non résidents. Dommage. 

À Budva, le regard ne peut pas ignorer les innombrables immeubles luxueux qui étouffent la ville ancienne. On ne peut imaginer l'ambiance quand cet environnement si beau , sacrifié à la mise en valeur économique, succombe aux flots de touristes. Mais j'y échappe cette fois ci.

Oui c'est vrai,  le Monténégro  est un pays magnifique, et je l'ai vérifié. Certes,  je n'ai pas été emballé par Podgorica, mais à peine sorti de la ville, la beauté des paysages s'affirme au fur et à mesure que la route s'élève, elle ne finit d'ailleurs pas de grimper dans les montagnes, jusqu'à frôler  les cimes enneigées. À mi-chemin, halte récupératrice à Cetinje, une ville charmante, avant de m'élancer vers le bord de mer, c'est du moins ce que je crois,

mais amère désillusion,  il me faut encore gravir un col. Et enfin la récompense arrive : une descente  vertigineuse vers Budva  où un gîte accueillant m'attend.

À l'image du pays, la ville principale est étonnamment calme. Il est vrai que c'est dimanche. Mais elle n'était pas vraiment destinée à jouer le rôle d'une capitale. Anciennement appelée Titograd, du nom de l'ex président serbe communiste, c'est ici que siège le gouvernement d'un petit pays qui a acquis son indépendance de la Serbie récemment. Entièrement détruite pendant la seconde guerre mondiale,  elle a été reconstruite suivant les normes architecturales qui prévalaient  dans le monde communiste, c'est à dire fonctionnelles mais sans âme.  C'est ainsi que je me retrouve dans une ville avec de larges avenues bordées d'immeubles rectilignes sans charme, toutefois entourées de vastes parcs. L'agitation, comparée à celle de Tirana, a baissé de plusieurs crans. Ici, c'est la vie très paisible, les familles font leur promenade du dimanche, les femmes surveillent les enfants, d'autres mangent des glaces,  les hommes discutent entre eux, quelques motards sillonnent  les avenues avant de se réunir dans le café qui semble leur être consacré. Quelle une vie trépidante

!